Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Née avec un coeur extraordinaire

canicule et cardiopathie

27 Juillet 2013 , Rédigé par CécileBM

Canicule vient du latin Canicula, qui signifie « petite chienne », l'autre nom de l'étoile Sirius.
Elle ne concerne donc à l'origine que la période annuelle du 24 juillet au 24 août, où cette étoile se couche et se lève en même temps que le Soleil, ce qui avait laissé penser aux anciens qu'il existait un lien entre l'apparition de cette étoile et les grandes chaleurs.

Je suis née en plein début de "canicule", un 24 juillet il y a... 39 ans...
 
Peut être est ce là, la raison pour laquelle j'adore la chaleur!?
 
Mais si j'aime la chaleur, mon coeur l'aime moins.
 
31° dans le salon et les courants d'air n'y changent rien.
 
On se plains tout le temps me direz-vous...
C'est assez Français comme attitude c'est vrai aussi.
 
L'hiver fut long et humide.
Le printemps avait un arrière goût d'automne.
Le chauffage a rythmé les journées jusqu'au mois de mai pratiquement,
alors nous devrions nous réjouir de cette chaleur anfin retrouvée.
 
Mais il y a chaleur et chaleur.
 
Et là nos corps souffrent, notre coeur en perd son latin, notre respiration devient plus difficile.
 
Mais pourquoi donc?
 
Un adulte en bonne santé peut tolérer une variation d'environ 3°C de sa température interne sans que les performances physiques et mentales soient affectées de façon importante.
Cependant, la fonction physiologique de thermorégulation qui fixe la température corporelle profonde aux environs de 37°C en conditions normales va produire une réaction de défense (thermolyse) si celle-ci dépasse cette valeur. Les pertes de chaleur se font surtout au niveau de la peau, par augmentation de la température cutanée liée à une augmentation du débit sanguin et évaporation (perspiration et surtout sudation) et dans une moindre mesure au niveau du poumon.
La chaleur produite par le métabolisme est conduite par la circulation sanguine vers la peau où elle est évacuée de quatre façons différentes :
 
- Par conduction qui correspond aux transferts de chaleur par contact direct entre deux solides dont la température est différente. L'excès de température est transféré par contact direct avec un objet plus froid. Les pertes thermiques par conduction comptent pour 10 à 15% des pertes thermiques en conditions normales et peuvent être considérées comme négligeables en environnement chaud.
 
- Par convection qui correspond aux transferts d'énergie thermique avec un fluide, gazeux ou liquide. En condition normale, 15% des transferts de chaleur se font par convection avec l’air. L’importance de ces transferts dépend du renouvellement de l’air au contact de la peau, c'est-à-dire du vent et du caractère « aéré » des vêtements.
 
- Par radiation ou rayonnement : le corps humain perd et gagne de la chaleur avec son environnement par rayonnement infrarouge. Les échanges radiatifs peuvent avoir un bilan net positif (gain de chaleur), par exposition au soleil ou travail devant un four par exemple, ou bien négatif (pertes de chaleur), la nuit par exemple. Les échanges par radiation représentent habituellement 55 à 65% de la perte de chaleur.
 
- Par évaporation processus le plus complexe à comprendre puisque c’est la transition de phase liquide-gaz qui absorbe l’énergie thermique. Cela implique que c’est l’évaporation de la sueur qui refroidit et non sa production. C’est le moyen le plus efficace  pour dissiper la chaleur, à condition que l’évaporation de la sueur soit réalisée au niveau de la peau. Pour cela il faut que l’air au contact de la peau soit capable d’absorber de la vapeur d’eau, c’est-à-dire qu’il soit chaud et pas trop humide. Environ 20% de la chaleur corporelle est évacuée par évaporation (respiratoire et cutanée) lorsque le corps est au repos en normothermie, mais en conditions extrêmes on peut éliminer jusqu'à un litre d'eau par heure.

Au cours des vagues de chaleur, quand l’environnement est chaud, le bilan des transferts de chaleur entre le corps et son environnement par conduction, convection et radiation est quasi-nul ou positif (surtout en plein soleil), l’évaporation sudorale est donc le seul moyen d’éliminer la chaleur produite par le métabolisme et gagnée depuis l’environnement. Pour favoriser cela, il faut que la personne soit capable de produire de la sueur, donc ne soit pas déshydratée et que l’air qui l’entoure soit brassé.
 
L’autre facteur important de régulation de la température est le débit sanguin cutané qui peut augmenter de façon considérable au cours de l’exposition à la chaleur. Cette augmentation se fait aux dépends du débit cardiaque. Les effets conjugués de l’augmentation du débit cardiaque et de la diminution du volume sanguin plasmatique, liée aux pertes sudorales, peuvent gêner l’adaptation cardio-vasculaire aux changements de position ou à l’exercice physique par exemple. Cet effet est amplifié par la digestion.
 
 
 
Il faut boire avant la soif et plus que la soif.
Sauf contre-indication forte comme une insufisance cardiaque ou rénale sévère.
 
Certains traitements médicamenteux peuvent aussi agraver les effets de la chaleur, alors soyez vigilents aux signes de déshydratation et appelez votre medecin si vous ne vous sentez pas bien.
 
 tab
 
 
 
 


 
 

Niveaux de gravité des effets de la chaleur :

 

tab2.JPG

 

 Pathologies  provoquées par la chaleur

 

1. Dermite due à la chaleur

Il s’agit d’une éruption très irritante, rouge, maculopapuleuse.

Elle se produit le plus généralement sur des parties du corps recouvertes par les vêtements.

Elle est due à un excès de sudation pendant les périodes chaudes et humides.

Cette manifestation se retrouve plus fréquemment chez les enfants. Cependant, les adultes portant des tissus synthétiques (en particulier les sportifs), peuvent également présenter une telle éruption. Une infection staphylococcique secondaire est souvent présente.

 

Prévention:

La prévention consiste à :

• porter des vêtements propres, légers, amples, qui absorbent l'humidité (coton),

• d’éviter les crèmes et les poudres qui peuvent bloquer les glandes sudoripares.

 

Traitement :

Le meilleur traitement est de mettre le patient dans une zone fraîche et moins humide.

Des antihistaminiques peuvent être prescrits pour traiter le prurit et la chlorhexidine utilisée pour laver et désinfecter la zone atteinte.

 

2. L'oedème des extrémités

Il résulte de la vasodilatation qui se produit en réaction à la chaleur. L’augmentation du débit sanguin avec un élargissement du diamètre des vaisseaux augmente la pression hydrostatique. L'oedème dû à la chaleur survient principalement chez les patients ayant des altérations vasculaires liées à l’hypertension, au diabète, aux atteintes vasculaires périphériques et donc plus fréquemment chez les personnes âgées ou les personnes n’ayant pas l’habitude des fortes chaleurs.

 

Prévention et traitement :

Les diurétiques ne sont pas indiqués et augmentent le risque de déshydratation.

Il est préférable de surélever les jambes et placer le patient dans un environnement frais.

L'exercice physique tel que la marche régulière peut favoriser le retour veineux.


 3. Les crampes dues à la chaleur

 

Ce sont des spasmes douloureux principalement des muscles squelettiques des membres supérieurs et inférieurs, mais aussi des muscles abdominaux.

Elles se produisent plus fréquemment chez des personnes qui transpirent beaucoup lors d’activités physiques exigeantes (travail pénible dans un environnement dégageant de la chaleur, compétitions sportives…)

Typiquement, les crampes surviennent à l’arrêt de l'activité. Ces crampes résultent de la fluctuation dans les secteurs intra- et extracellulaires des concentrations en sodium, potassium, magnésium, et calcium.

 

Prévention et traitement :

Le traitement consiste à

• installer le patient au repos dans un lieu frais en lui faisant boire lentement une boisson de réhydratation.

• corriger les désordres hydroélectrolytiques per os ou par voie intraveineuse.

 

4. La syncope due à la chaleur

Elle se rapporte à l'hypotension orthostatique.

Elle survient principalement dans les suites d’un effort physique dans un environnement chaud.

Il peut exister des prodromes à type de nausées, vertiges, troubles de la vision puis survient la perte de connaissance. La perte de connaissance est brève et limitée. Les patients récupèrent dès qu'ils sont allongés.

Les personnes âgées sont plus à risque en raison de la diminution de l'élasticité et de la réponse physiologique du système cardiovasculaire.

 

Prévention et traitement :

En cas de position debout prolongée par temps de chaleur, il faut conseiller de s’asseoir de temps en temps si possible à l’ombre et à défaut de fléchir régulièrement les jambes et de boire en abondance.

Installer le patient dans un environnement frais et lui donner à boire.

 

5. L'épuisement dû à la chaleur

Il est plus courant- et plus grave -que les pathologies déjà décrites, et plus dangereux chez les personnes âgées que chez les sujets sportifs et jeunes.

Il est provoqué par une perte excessive d'eau et de sels de l'organisme à la suite d'une exposition prolongée à une chaleur, et peut être mortel chez les personnes âgées.

Dans l'épuisement dû à la chaleur, la température de corps peut s'élever au-dessus 38C° mais restera en dessous de 40C° mais parfois la température peut rester normale surtout chez les personnes âgées. Les symptômes peuvent inclure la faiblesse, l'épuisement, les céphalées, les vertiges, des nausées, des vomissements, une tachycardie, une hypotension, et une tachypnée.

 

Signes qui doivent alerter :

 

En cas d’apparition de signes pouvant faire penser à un épuisement dû à la chaleur ou au début d’un coup de chaleur :

-          modification du comportement habituel,

-          grande faiblesse, grande fatigue,

-          difficulté inhabituelle à se déplacer,

-          étourdissements, vertiges, trouble de la conscience voire convulsions,

-          nausées, vomissements, diarrhée,

-          crampes musculaires,

-          température corporelle élevée,

-          soif et maux de tête.

 

Actions à réaliser

-          alerter le médecin,

-          prendre rapidement la température corporelle,

-          rafraîchir le plus vite possible :

-          soit la coucher et l’envelopper d’un drap humide,

-          soit au mieux lui donner une douche fraîche sur un chariot douche sans l’essuyer,

-          installer un ventilateur (enveloppements frais, transfert dans une pièce climatisée, aspersion d’eau fraîche),

-          faire le plus possible de ventilation,

-          donner de l’eau fraîche si la personne est consciente et lucide,

-          ne pas donner d’aspirine ni de paracétamol.


Soyez donc vigilent, pour vous, vos proches (enfants, parents, grands-parents...), pour vos voisins...

Bon été à toutes et tous!

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article